Évangile et Homélie - MP3 - version PDF
« Pourquoi êtes-vous si craintifs? N’avez-vous pas encore la foi? »
Il y a six semaines, le 2e dimanche de mai, avec toute notre société nous fêtions la fête des mères. Il est propre à la femme de vouloir donner la vie et de désirer que toute sa famille soit autour d’elle unie dans un amour mutuel et vivifiant. La plus grande douleur d’une mère et de toute femme est de voir autour d’elle et au-dedans d’elle-même un manque d’amour, ainsi qu’un manque d’unité; de voir au contraire la division, la haine, et le mépris autour d’elle.
Aujourd’hui avec toute notre société nous fêtons la fête des pères. Il est propre à l’homme de pourvoir à sa famille et de maintenir ses êtres chers en toute sécurité et en santé, dans le confort et la prospérité. La plus grande douleur d’un père et de tout homme est de voir autour de lui et au-dedans de lui-même l’insécurité, la maladie, le malaise, et la détresse.
Nous tous, hommes et femmes, papas et mamans, nous cherchons une maîtrise sur la vie et un contrôle sur notre monde; afin justement d’éviter le pire dans notre quête d’assurer notre plus grand bien et celui des personnes que nous aimons. Nous avons horreur de la faiblesse ou du manque de contrôle sur notre univers, et notre tourment est de ne pas pouvoir réaliser tous nos désirs les plus chers par nos propres forces et selon notre seule volonté humaine.
Le Bon Dieu, notre Créateur, désire justement que nous puissions réaliser nos désirs les plus profonds et les plus chers, et que nous ayons la satisfaction de donner à notre vie tout son sens par des décisions, des paroles, des gestes, et des actions qui mènent à la vie en abondance. Notre problème, ce qui est pour nous le plus grand obstacle, est que nous « regardons (trop la vie) d’une manière simplement humaine ». Nous hésitons regarder la vie à la manière de Dieu; non, nous craignons regarder la vie à la manière de Dieu. Nous n’aimons pas nous sentir dépendants de Dieu. Nous n’aimons pas nous sentir pauvres. Nous ne voulons pas souffrir.
Lors de la tempête sur la Mer de Galilée, les disciples de Jésus furent « saisis d’une grande crainte » d’abord à cause de la tempête qui menaçait de les engloutir; puis ensuite quand le vent et la mer se sont soudainement apaisés à la seule parole de Jésus : « Silence, tais-toi! »
« Pourquoi êtes-vous si craintifs? N’avez-vous pas encore la foi? »
D’un côté nous souffrons de craintes et de toutes
sortes de privations, et de l’autre côté nous souffrons de ne pas avoir foi en
Dieu, de ne pas Lui faire confiance. Comme les disciples, nous doutons. Les
disciples ont pris du temps à croire que Jésus est réellement le Fils de Dieu.
Ils ont vu Jésus guérir les malades, donner la vue aux aveugles, faire marcher
les estropiés, redonner la vie aux morts; ils ont même vu Jésus maîtriser les
éléments de la nature. Malgré tous ces miracles devants leurs propres yeux, les
disciples ont longtemps douté. Il leur a fallu voir Jésus mourir, ressusciter,
et monter au ciel, puis ensuite prier ensemble en attente avant de recevoir
l’Esprit Saint; pour enfin pouvoir croire en Jésus et mettre leur confiance en
Dieu.
Chers papas et chers frères, chères mamans et chères sœurs, nous ne sommes pas si différents des disciples, n’est-ce pas? Nous aussi nous doutons. Pourtant, Jésus a fait de nous aussi des enfants de Dieu. Il est grand temps pour nous de marcher en présence du Seigneur.
Par notre baptême la vie divine de la Trinité veut remplacer la malice et l’égoïsme en nous qui cherche à réaliser sa vie par ses seuls efforts. Par notre confirmation l’Esprit Saint nous fortifie pour oser croire en l’amour de Dieu et Lui faire confiance et toute situation de détresse. Par le pardon et la réconciliation dans la confession Jésus efface nos péchés pour renouveler en nous cette vie nouvelle en Dieu. Comme une maman allaite au sein son bébé et le nourrit de sa propre vie, dans chaque Sainte Communion Jésus nous donne une transfusion de sa propre vie divine qu’Il a dans l’amour qui l’unit à son Père dans le Saint Esprit.
Après la Pentecôte, remplis de la puissance de Dieu par l’Esprit Saint, les disciples furent remplis de confiance en Dieu au point même de ne plus se soucier de leurs craintes humaines, allant même jusqu’à se réjouir du privilège de pouvoir participer à la passion de Jésus. À tout moment nous pouvons accueillir à nouveau cette Présence de Dieu en nous dans la puissance du Saint-Esprit. En Jésus nous pouvons vivre de jour en jour sous la mouvance de la même puissance de Dieu et témoigner de la Seigneurie de Jésus dans notre monde d’aujourd’hui.
Face à la personne fâchée contre nous, nous pouvons lui tendre une oreille sympathique et l’écouter, ne faire que l’écouter, jusqu’au moment où elle pourrait s’ouvrir à nous. Face à une personne en détresse, nous pouvons l’accompagner et accepter de souffrir avec elle, jusqu’au moment où elle pourrait formuler une demande. Face à une personne malade, nous pouvons offrir de prier avec elle, demandant à Jésus de se glorifier en elle. Face à toute détresse, nous pouvons nous tourner vers Dieu par la prière, Lui demandant de manifester la puissance de son Amour divin et de sa miséricorde en cette situation; afin que les gens puissent croire en Lui.
« Pourquoi êtes-vous si craintifs? N’avez-vous pas encore la foi? »
« Dieu, notre Père, remplis-nous à nouveau de ton Esprit-Saint; afin que nous puissions te faire confiance et de jour en jour choisir librement de vivre, de nous comporter, et d’aimer comme tes enfants, des enfants de Dieu; afin que notre monde se tourne vers Jésus Sauveur. »
Frères et sœurs, marchons avec confiance en compagnie de Marie, Maman de Jésus, et des saints et saintes de Dieu : le Père, + le Fils, et le Saint Esprit. Amen.
Prenons quelques instants pour renouveler notre consentement à cette action de Jésus en nous.
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