Alors, frères et sœurs, bonjour. Peut-être que vous serez tannés que je vous pose cette question mais je vais vous la poser quand-même. Comment ça va? Et votre famille? Vous savez, ce n’est pas une question inutile ou banale. Vous avez remarqué que le Pape François, souvent lorsqu’il s’adresse aux gens, aux assemblées, aux foules il commence toujours comme ça. Bonjour. Comment ça va? Vous savez, c’est important que nous prenions conscience en nous-mêmes de ce qu’il se passe en nous parce que – qu’on aime ça ou qu’on n’aime pas ça – nous ne sommes pas des anges. Il est vrai que nous avons un esprit en nous qui est immortel. Un jour nous allons tous mourir – peut-être aujourd’hui, peut-être dans 50 ans – et au moment de la mort tout ce que nous sommes au-dedans de nous, nos pensées, nos sentiments, nos émotions, nos intentions, nos efforts, nos aspirations, nos désirs – tout cela continue. Nous appelons ça l’esprit, ou l’âme, qui est un peu comme un ange, qui est immortel et qui ne peut jamais mourir, mais qui pour le moment sur cette terre est uni à notre corps.
St. Paul, s’adressant aux
Romains, leur dit : « Je vous exhorte, frères, (et sœurs), par la
tendresse de Dieu, à lui présenter votre corps – votre personne tout entière – en
sacrifice vivant, saint, capable de plaire à Dieu : c’est là, pour vous,
la juste manière de lui rendre un culte. » Vous savez que le Seigneur nous
a donné un clergé : des évêques – en premier les apôtres – et ensuite des
prêtres et aussi des diacres; c’est pour rendre visible ce que nous sommes tous
dans l’intention de Dieu nous sommes tous, hommes, femmes, jeunes, vieux,
enfants, nous sommes tous sacerdotales, nous sommes tous prêtres. C’est-à-dire,
un prêtre c’est quelqu’un qui offre un culte à Dieu, et St. Paul nous dit
clairement : le culte que Dieu désire que nous lui offrions, c’est
nous-mêmes.
Pourquoi nous faisons des
offrandes d’argent? Dans certains pays on fait des offrandes matérielles :
on apporte des poules, on apporte des œufs, on apporte des fruits du jardin; on
apporte ce qu’on a à donner. Mais ces offrandes tangibles représentent
l’offrande de nous-mêmes. En parlant de cette offrande de nous-mêmes, de notre
vie, de notre corps, Jésus utilise l’image de la croix parce que Jésus savait
déjà ce qui allait lui arriver : Il allait être exécuté, et dans son monde
à lui la façon d’être exécuté c’était aux mains des romains, parce que les
juifs n’avaient pas le droit d’exécuter personne, et ça c’était selon la loi
des romains, et donc les romains, eux, leur façon préférée c’était la croix. Alors
Jésus savait, ayant vu maintes fois dans sa vie des gens se faire crucifier; il
savait qu’il fallait d’abord porter la croix jusqu’au lieu de l’exécution.
Alors, c’est quoi cette croix que Jésus nous convie à porter?
(taper le dessus de l’autre
main plusieurs fois) La croix c’est notre vie physique et mortelle, notre
corps. Pourquoi? Pourquoi offrir notre corps? Parce que c’est dans le corps que
nous vivons tout ce que nous vivons. Les émotions que nous vivons, nous les
ressentons dans notre corps; que ces soit des émotions joyeuses ou pénibles, et
quand on ne fait pas d’exercice, éventuellement les émotions nous compriment et
puis on se sent, on se sent mal et ça peut aller jusqu’à la maladie
éventuellement si on ne libère pas ces émotions-là. Et on les libère en faisant
de l’exercice, en bougeant, et puis les émotions s’évanouissent, et puis on se
sent mieux. La vie parfois est difficile. On a l’impression que notre enfer
c’est les autres, les autres qu’on a à endurer. Non, le problème n’est pas avec
les autres. Le problème est en moi.
C’est pas ma sœur qui est un
problème; c’est la façon que moi je réagis à ma sœur; c’est ce que moi je
ressens face à ma sœur… tout ce passe au-dedans de moi. On a l’impression que
c’est l’autre qui est mon problème; non! L’autre est ce qu’il est. L’autre est
ce qu’elle est. J’ai à l’accepter comme Dieu m’accepte, moi. Le problème, c’est
en moi, c’est comment je vis chacune de mes relations. Je peux les vivre
paisiblement ou je peux les vivre en misère et en maudit. C’est mon choix. Mais
vous allez me dire « On a pas le choix; on endure, on souffre. » Oui,
mais dès qu’on s’aperçoit qu’on vit quelque chose, qu’on a des émotions; dès
qu’on devient conscient, c’est à partir de ce moment-là de conscience qu’on a
des choix.
Je peux choisir d’accepter
de t’endurer, et si j’accepte de te souffrir, si j’accepte de t’endurer, c’est
un choix et c’est un acte d’amour, et voilà mon offrande que j’apporte au Bon
Dieu. Toutes mes décisions, tous mes choix d’accepter d’endurer quelqu’un
durant la semaine, de souffrir quelque chose durant la semaine; toutes ces
décisions accumulées de porter ma croix – voilà mon offrande que j’apporte au
Seigneur. Inévitablement je prends conscience aussi des moments où j’ai refusé
de souffrir quelqu’un… Non! Arrêtes-moi ça! Enlèves-toi de devant ma face!
Quand je refuse d’accepter de souffrir, c’est un rejet de quelqu’un, ou d’une
situation, ou de Dieu. À ce moment-là je n’ai plus rien à offrir au Bon Dieu,
mais je peux me repentir et dire : « Seigneur je prends conscience
que j’ai refusé de souffrir cette semaine quelqu’un, une situation, et même
Toi, Seigneur, je m’en excuse. Pardonnes-moi, Seigneur, je suis pécheur. »
Alors voilà mon offrande : j’offre au Seigneur mon repentir, mon regret,
mon désir de faire mieux.
Alors la première vérité que
le Seigneur nous dit ce matin, c’est que notre croix c’est nous-mêmes que nous
avons à endurer, que nous avons à porter, à accepter d’endurer et de souffrir.
Le deuxième point est que le problème c’est pas les autres, mais c’est ce que
je vis au-dedans de moi face aux autres, face à la vie, face à Dieu; et j’ai
beaucoup de liberté au-dedans de moi pour mon attitude – quel attitude je vais
adopter face à tout ce que j’ai à vivre à tout moment. Le troisième point c’est
que nous avons un choix d’être en enfers ou d’être au ciel. Au moment de notre
mort notre choix deviendra définitif. Mais aujourd’hui j’ai souvent des
opportunités de choisir d’être en enfers ou d’être au ciel.
Comment choisir d’être au ciel?
Pensez-y. Comment pouvons-nous choisir d’être au ciel? Et bien tous les saints
et les saintes nous donnent des indices. Ce matin nous avons Jérémie, le
prophète Jérémie; nous avons aussi St. Paul. Jérémie, il avait une
vocation : « Bien vas-donc parler aux gens-là et puis voici ce que tu
vas leur dire. » Mais pour Jérémie c’était souvent des mauvaises nouvelles
que le Bon Dieu avait à donner parce que les gens s’étaient tournés contre Dieu
et donc le Bon Dieu voulait les secouer un peu. Il envoyait Jérémie; alors vous
pouvez comprendre que les gens n’étaient pas contents de recevoir ces
paroles-là, et donc ils on réagit contre Jérémie, ils l’ont refusé, ils l’ont
persécuté, et puis à un moment donné nous avons entendu ce matin que Jérémie il
en avait jusque là; il était tanné de ce que le Bon Dieu l’envoyait faire.
C’est correct. C’est parfois bien correct d’être tanné de même dire au Bon Dieu
qu’on est tanné; parce que si je dis au Bon Dieu que je suis tanné, c’est déjà
une prière. C’est mieux me plaindre au Bon Dieu que d’ignorer le Bon Dieu. Si
j’ignore le Bon Dieu je coupe toute possibilité de relation, mais au moins se
je me plains au Bon Dieu bien c’est déjà quelque chose. Au moins j’admets que
le Bon Dieu est réel, je reconnais que le Seigneur est quelqu’un. C’est déjà
une relation.
Et, mes frères et sœurs, à tout moment que nous choisissons d’être en relation avec Dieu, et bien, nous avons déjà un pied au ciel, parce que le ciel d’éternité sera une relation intime avec le Père, avec Jésus, et avec l’Esprit-Saint. Alors en résumé, premièrement, nous avons à vivre ce que nous avons à vivre en nous-mêmes, dans notre corps. Deuxièmement, nous avons l’opportunité de choisir d’accepter de souffrir tout cela, et c’est cela porter notre croix. En acceptant d’endurer les autres, je porte ma croix et je pose un acte d’amour, et c’est mon offrande que j’apporte au Seigneur. Troisièmement, j’ai le choix de vivre en enfers ou au ciel. Je préfère le ciel, et vous? Alors continuons de prier les uns pour les autres, les unes pour les autres afin que nous puissions accepter la grâce et l’encouragement de l’Esprit Saint d’ouvrir large notre cœur, notre pensée, et notre esprit et même notre corps à la présence et à l’amour de Dieu : le Père, le Fils, et le Saint Esprit. Amen.
Prenons quelques instants pour réfléchir à cette bonne nouvelle.
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