Encore une fois, frères et sœurs, bonjour! Avant de vous demander comment vous allez, je dois vous avouer que très souvent quand des gens me rencontrent et me disent « Comment ça va? » je ne réponds pas. Vous pourriez penser « Bien voyons, c’est bien bête ça! » et puis vous demander peut-être pourquoi ne pas répondre? Eh bien, voilà que je leur réponds mais pas à leur question. Je dis « Et vous? » Et presque toujours ils répondent « Ça va ou ça va bien ou ça va bien, merci. » Ils ne s’aperçoivent pas que je n’ai rien dit concernant mon état aujourd’hui. Autrement dit, ils ne veulent pas vraiment savoir si je vais bien ou non. En disant simplement « Salut!» cela serait un reflet plus exact de leur intention de me saluer tout court.
Si je vous pose la question,
c’est parce que je m’intéresse vraiment à vous et votre famille, et aux
circonstances de votre existence depuis la dernière fois que nous nous sommes
vus. Alors. Comment ça va? Et votre famille? Parfois la vie est dure. Vous
savez, le Bon Dieu s’intéresse encore plus à nous et à nos proches, ainsi qu’à
nos vies, et le jour, et la nuit.
La preuve, c’est que ce
matin le Seigneur nous adresse une parole assez unique et rares sont les
personnes qui nous adressent ainsi. Jésus, son Père et l’Esprit Saint
s’intéressent au fond de notre cœur à chacun et à chacune. Imaginez… le fond
de notre cœur. J’ose penser que nous n’avons probablement pas souvent à
l’esprit l’état du fond de notre cœur. Voilà pourquoi le Seigneur nous donne ce
matin quelques indices pour nous aider à y parvenir.
Le Bon Dieu inspire ce grand
père Ben Sira le Sage à faire cette déclaration directe et audacieuse : « Rancune et colère, voilà des choses abominables où le
pécheur est passé maître. Celui qui se venge éprouvera la vengeance du
Seigneur; celui-ci tiendra un compte rigoureux de ses péchés. Pardonne à ton
prochain le tort qu’il t’a fait; alors, à ta prière, tes péchés seront
remis. » Le Seigneur ne passe pas par trois chemins… et vlan! Qu’on
aime ou qu’on n’aime pas ça, le pardon est une obligation, une responsabilité
incontournable pour les enfants de Dieu.
Il nous est possible de pardonner ceux qui
nous font des torts, mais en même temps, au fond de notre cœur, de garder un bilan
des torts que ces gens nous ont faits. Au fond de notre cœur il pourrait
mijoter l’idée de la vengeance, de punir un jour cette personne pour ces torts.
St. Paul plaide auprès des
croyants et des disciples de Jésus habitant à Rome de ne pas juger leurs frères
et sœurs. Quand nous vivons pour nous-mêmes, quand notre propre bien-être est
suprême dans notre vie, le danger nous guète constamment de nous élever
au-dessus des autres et de les juger. Si nous prenons la place de Dieu en tant
que juge de nos prochains, voilà déjà l’impulsion de vouloir condamner et punir
les autres pour leurs torts contre nous et aussi nos proches. St. Paul plaide
avec les croyants et disciples de Jésus de ne plus vivre pour soi, mais de
choisir délibérément de vivre pour le Seigneur.
Si nous pouvons faire
confiance au Seigneur qu’Il nous aime vraiment, qu’Il nous aime plus et nous
aime mieux que nous pouvons nous aimer nous-mêmes; alors nous pouvons dormir
tranquille sachant qu’Il s’occupe parfaitement de nous. Oui, Dieu nous laisse
faire tout ce qui relève de notre propre responsabilité, mais pour tout ce qui
est hors de notre contrôle, nous pouvons Lui faire confiance que tout ce qui
nous arrive – bien ou mal – le Bon Dieu verra à ce que tout servent notre bien
maintenant, mais encore plus important, notre bien éternel.
Ensuite Jésus nous raconte
une histoire à boire debout, une histoire impossible, et donc Il exagère pour
nous faire mieux comprendre. Le serviteur avec la dette énorme… c’était une
dette impossible, et les gens qui écoutaient Jésus savaient que c’était une
dette impossible. Une pièce d’argent représentait, pour les gens ordinaires, le
salaire d’environ un mois. Donc, pour rembourser dix mille talents ou soixante
millions de pièces d’argent il faudrait au travailleur 5 millions d’années de
travail et de salaire. La seule autre façon d’essayer de rembourser serait
d’aller au casino en espérant être très très très chanceux pendant des années.
Impossible.
Quelle est la leçon que
Jésus veut nous faire ce matin? C’est que lorsque nous vivons seulement pour
nous-mêmes, les autres n’ont plus aucune valeur en tant que personnes réelles.
Si je ne vis que pour moi, alors je ne peux pas m’empêcher d’utiliser les
autres, de les exploiter pour en tirer quelque profit pour moi seul. La
personne emprisonnée dans cette prison de la cupidité, de l’insécurité, et de
l’égoïsme devient implacable envers les autres, juge et condamne les autres, et
devient absolument isolée et misérable. Voilà une des multiples façons de vivre
dès maintenant en enfer. « Dans sa colère,
son maître le livra aux bourreaux jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout ce qu’il
devait. C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous
ne pardonne pas à son frère du fond du cœur. »
Frères et sœurs, ne soyez
pas effrayés. Le fond de notre cœur peut tout aussi facilement devenir un ciel,
le ciel sur la terre. Êtes-vous étonnés? Ne soyez pas surpris; car le fond de
notre cœur est précisément le même endroit où Dieu le Père et Jésus viennent
demeurer en nous avec l’Esprit Saint dès que nous reconnaissons Jésus comme
notre Seigneur et notre Sauveur, notre Maitre, et que nous obéissons à son
commandement de nous aimer les uns les autres comme Lui nous a aimés et que
nous prenons à cœur sa Parole que l’Esprit Saint nous rappelle.
D’une part, il est
humainement impossible de pardonner aux autres du fond de notre cœur, mais
justement, c’est une preuve irréfutable que Dieu est réel et qu’Il nous remplie
de son Esprit Saint quand nous l’obéissons; lorsque, avec sa grâce, nous
réussissons à pardonner du fond de notre cœur. C’est possible seulement avec
l’aide et l’amour de Dieu. Voilà pourquoi c’est très utile, et même nécessaire
pour nous tous et toutes de rencontrer Jésus personnel-lement devant le prêtre
dans le sacrement du Pardon et de la Réconciliation en faisant là une bonne
Confession de nos péchés. Peut-être il y a très longtemps que vous vous êtes
confessé.
Pour que Dieu nous pardonne
effectivement nous devons (1) avouer nos fautes; (2) les confesser;
(3) les regretter sincèrement; (4) avoir la ferme intention de ne
plus ainsi offenser le Bon Dieu qui nous aime et d’éviter les occasions qui
pourraient nous entrainer à pécher de nouveau; (5) pour avancer dans la vie
nouvelle, accomplir la pénitence que le prêtre nous donne; et (6) nous réjouir
de la miséricorde de Dieu et Lui rendre gloire devant les autres.
Alors continuons de prier les uns pour les autres, les unes pour les autres afin que nous puissions accepter la grâce et l’encouragement de l’Esprit Saint d’ouvrir large notre cœur, notre pensée, et notre esprit et même notre corps à la présence et à l’amour de Dieu : le Père, + le Fils, et le Saint Esprit. Amen.
Prenons quelques instants pour réfléchir à cette bonne nouvelle.
© 2006-2021 All rights reserved Fr. Gilles Surprenant, Associate Priest of Madonna House Apostolate & Poustinik, Montreal QC
© 2006-2021 Tous droits réservés Abbé Gilles Surprenant, Prêtre Associé de Madonna House Apostolate & Poustinik, Montréal QC
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